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Les guides de Saint-Jacques de Liège
30 mai 2013

Juin

2 JUIN :S. ORÉMUS (Erasme)

En français : Erasme ou Elme. En wallon : Orémus, Arache et Rasse. -- Evêque et martyr en Campanie († vers 3o1).

S. Orémus est un nom fantaisiste. Il est probable que le peuple a pris pour le nom du saint exposé à sa vénération le mot latin  « Oremus » (prions) écrit à ses pieds en tête de quelque formule d'invocation. - Patron des femmes en couches. -- Honoré sous le nom de S. Orémus à la petite chapelle de Herstal, pour les convulsions infantiles. On y trouve des ex-voto caractéristiques ;

desbandes de nombril avec lesquelles les mères « fahent » (maillottent) le ventre de l'enfant.

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8 JUIN :St Medard

Évêque de Noyon et de Tournai († 545). - Patron de Jodoigne où il est prié pour les maladies mentales, pour le mal caduc et la réussite des abeilles. La procession sort le dimanche qui suit le 8 juin. -A Samart (Philippeville) a lieu, ce jour, une procession où l'on invoque le saint pour les affections qui ont leur siège dans la tête, telles que migraines et névralgies. Dans le petit sanctuaire pendent trois cercles de fer de dimensions différentes. Le pèlerin se coiffe du cercle à sa mesure, après quoi il va boire à la «Fontaine S.Médard » . C'est un prétexte à Kermesse.

A Rouveroy(Merbes-le-Chateau) se fait une « Marche S.Médard » encadrée par des cavaliers. Toutes les communes voisines s’y font représenter par des délégations. Il y a une distribution de miches.

SPOTS.

S. Médard, grand pissant, faites boire le pauvre comme le richard.

 Quand il pleut le jour de S.:Médard les blés s'en vont jusqu'à la faulx.

 S'il pleut à la S. Médard. la récolte diminue d'un quart.

S’il pleut à la S.Barnabé' elle diminue de moitié.

 Quand il pleut le jour de S. Médard, il pleuvra pendant quarante jours, mais la prédiction sera vaine s'il ne pleut pas le jour de la S. Barnabé.

 S. Médard grand pissart.

S. Barnabé lui casse le nez.

 Du jour de S. Médard en juin, le laboureur se donne soin

car les anciens disent, s'il pleut, que trente jours durant il pleut

et s'il fait beau sois tout certain, d'avoir abondamment du grain.

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11 JUIN :S. BARNABÉ

Premier évêque de Milan, et martyr († 62). Il intervient parfois pour «raccommoder » ce que S Médard a brisé. S'il ne pleut pas, la prédiction d'une quarantaine de pluie restera vaine. C'est ce que disent nos vieux spots:

 

S. Barnabé est là pour tout racheter.

 Quand il ne pleut pas à la S. Barnabé S. Médard à la pisse coupée.

 Barnabé reboutonne la culotte de S. Médard.

Cependant, si Barnabé est pluvieux, le désastre annoncé par

Médard n'en sera que plus grand

 A la S. Barnabé de Bouillon

s’il pleut à gros bouillon,

il pleuvra six semaines au long.

 S’il pleut à la S. Barnabé la récolte diminuera de moitié.

 Le jour qui est le plus long de tout l'été est celui où l'on fête Barnabé.

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13 JUIN  S. Antoine de Padoue

Religieux de l'ordre des Frères Mineurs († I231). - Patron des faïenciers et des porcelainiers, - des escarpes et des filles de joie (Liège), - protecteur des chevaux et des ânes (Spa).

Il fait retrouver les objets perdus ou volés. Avant de commencer à rechercher un objet perdu, tout bon Liégeois adresse une courte prière à S. Antoine. :

S. Antoine de Padoue renvoyez-moi ce que j'ai perdu.

 Messe d'onze heures, aux Mineurs, à Liège. - A Liège, en la paroissiale S. Antoine, jadis chapelle du Couvent des Frères Mineurs, se fait une messe étrange à laquelle se presse une foule hétéroclite et bigarrée. Les mères y apportent leurs petits enfants atteints de la coqueluche pour y prier S. Antoine dont on vénère les reliques à l'issue de l'office. Ce ne sont que quintes de toux pendant toute la messe. D'autre part les filles de joie, les pensionnaires des maisons closes dont les principales sont situées sur le territoire de la paroisse, les souteneurs aux costumes excentriques accourent vénérer S. Antoine pour s'assurer de plantureuses recettes au cours de la semaine. Les escarpes viennent de même pour que le Saint les autorise à conserver leur larcins. A l'issue de la messe, une petite foire s'improvise dans la courte mais large rue des Mineurs.

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24 JUIN S. Jean-Baptiste
A Liége, nous possédions jadis un temple sous ce vocable, en Féronstrée: « basti par Godefroid le changeur et consacré par Hugues de Pierpont, l’an 1203 »

Invoqué pour la peur (Court-sur-Heure, Montignies-sur-Sambre). A Liège, il était le patron du Bon Métier des Tanneurs, des Oiseliers, des Peaussiers, des Fourbisseurs et des Couteliers. -- A Verviers, patron des Teinturiers. A Roloux, (Hollogne-aux-Pierres) on le prie pour le mal de tête. - A Ste Croix, pour « l'eau dans la tête » ou hydrocéphalie; - pour la méningite et les «phtysiques » ; pour la santé des agneaux et contre la grêle (Spa).

 CULTE DU FEU

Comme à Noel, la S. Jean était la fête du Soleil et du Feu. D'après l'auteur du Calendrier romain, la fête de S. Jean fut substituée adroitement à celle de l'astre du jour, parce que Jean avait dit en parlantde Jésus : « Il faut qu'il croisse et que je dimi­nue ! » (Jean III 3o). Cette fois encore, c'est l'époque du solstice et le peuple va fêter le soleil. Cette préoccupation saute aux yeux de quiconque est attentif au mécanisme du calendrier populaire.

 Ce jour, les jeunes Ardennais laissaient descendre du sommet des collines dans la vallée, une roue de charrette emmaillotée de paille enflammée, symbole du soleil qui, dorénavant, va décroître jusqu'à la Noël. A cette époque, au contraire, les mêmes faisaient remonter la roue ardente sur la montagne. Cette coutume de la roue représentant le soleil est très ancienne. Thomas Neorgeorgius, moine anglais de la première moitié du XVIe siècle, fait mention de cette cérémonie. Il en était de même dans les Vosges (Dr FOURNIER. Vieilles coutumes des Vosges).  En Poitou, on promenait la roue enflammée à travers les champs, afin de les fertiliser. (GAIDOZ. Le Dieu gaulois du soleil, p, 20). - Cette coutume a pour but « d'aider le soleil à augmenter par l'exemple sa chaleur bienfaisante pour la moisson ».

 Ici nous trouvons une preuve directe de la substitution de la fête chrétienne à une fête païenne antérieure, c'est l'anathème que S: Eloi fulmine contre les jeunes filles qui conservent encore les anciennes traditions, les sauts par-dessus le foyer, les danses, etc.

 FEUX DE LA S. JEAN

Dans nos Ardennes wallonnes où, mieux que partout ailleurs, la tradition s'est conservée presque intacte, les jeunes gens allument de Grands Feux, aux sommets des collines, pour célébrer la renaissance du soleil. Au centre du foyer ils placent un balai symbolisant l'abominable sorcière et ils lancent dans le bûcher une couronne d'herbes de la S. Jean. Les jeunes filles vêtues de blanc comme l'étaient autrefois les vierges païennes, et nonobstant l'anathème de S. Eloi, organisent des rondes échevelées autour du foyer.

Quand le foyer est prêt à s'éteindre, les assistants sautent par-dessus les tisons rougeoyants afin d'être préservés de la colique. Les fermiers conduisent leurs bêtes à cornes au travers des cendres pour préserver le bétail de la météorisation. Les cendres recueillies précieusement sont un talisman contre la foudre.

 Il semble que nous puissions faire une distinction capitale entre le Feu de la S. Jean et le Feu de la Noël. Tandis que le feu de la Noël s'allume à minuit et que la nuit est magique, le feu de la S. Jean s'allume à midi et c'est cet instant qui bénit.

 Dans certaines localités ardennaises, on place des sièges auprès des Grands Feux pour permettre aux âmes des bons parents trépassés de venir s'y chauffer pendant la nuit.

Dans la même région, on jette dans le foyer, de jeunes chats symbolisant les makrales.

 LI TCHODIA (La Chaudière)

A Bois d'Haine {Seneffel on dresse un foyer au centre de la place publique, sous un arbre gigantesque, à la maîtresse branche duquel on suspend la crémaillère. Là, dans une immense chaudière, la jeunesse de l'endroit prépare « li trülèye » c'est-à-dire du bon lait bouilli avec des oeufs et de la « couke » (pain d'épices). Lorsque la trûlèye est cuite à point, on se rend en cortège au presbytère, où l'on offre le premier bol à M. le Curé, après quoi chacun fait ripaille.

SPOTS

A la S. Jean la pluie fait noisette pourrie(Entre Sambre et Meuse).

Nous retrouvons textuellement ce dicton en Anjou.

 A la S.Jean les fraises à cueillir (Nivelles)

 S. Médard noie, S. Jean ne fait que mouiller.

 Eau de la S. Jean ôte le vin et ne donne pas de pain.

 « Payer après la S. Jean » (Namur) équivaut à « Aux Calendes Grèques».

 C'est une mode d'après la S. Jean signifie c'est une chose démodée.

Les fillettes couronnées de fleurs de la S. Jean forment des cramignons et brans etparcourent les rues, en chantant

S. Jean et Ste Jeanne quéraient au chanvre

Jean fit un pet et Jeanne courut après

Jeanne tomba et Jean la ramassa.

 Herbes de la S. Jean

Ce sont particulièrement : le quinquefeuille, l'hécate et le trèfle d'eau. - Les marguerites vulgaires se nomment des « S. Dj'han ». Les jeunes Ardennaises en font des couronnes qu'elles lancent sur le toit en pente de la petite ferme. Autant de fois la couronne retombera avant de rester sur le chaume, autant d'années la commère devra attendre avant de convoler (Spa). - La verveine que l'on porte sur soi, préserve des hernies. - La fillette qui découvre un trèfle à quatre feuilles sera mariée dans l'année. - De même pour celle qui, d'un même endroit, apercevra sept grands feux. C'est ainsi que l'armoise cueillie ce jour, à midi, préserve de la foudre ; - que le chaume de seigle cueilli à la même heure sert à confectionner des sous-ventrières pour le bétail atteint de météorisation (Hermalle-sous-Huy).

 Le « Sedum purpurereum» s'appelle Herbe de S. Jean. Il guérit les brûlures, coupures et écorchures (Malonne). - La noix cueillie à la S. Jean et macérée dans le vinaigre guérit la colique (Hamoir).

Un brin d'armoise placé dans le soulier préserve le voyageur des fatigues de la route. - Les.messagers qui vont de village en village, la hotte au dos, par nos Ardennes, portent souvent encore la «JARRETIÈRE DU VOYAGEUR », c'est-à-dire une jarretière en peau de lièvre dans laquelle ils ont introduit un brin d'armoise séchée. C'est une très vieille coutume que nous retrouvons encore dans le folklore exotique.

La coutume de cueillir les Herbes de la S. Jean est très ancienne. Nous avons trouvé un sermon d'Otton, évêque de Verceil, qui vécut dans la première moitié du Xe siècle et qui condamne : « certaines femmes qui font des rondes, cueillent des herbes et les conservent par superstition

 CROYANCES

 Bêtes de S. Jean)

La coccinelle ou (bête à Bon Dieu) s'appelle selon des régions «Marguerite du Bon Dieu »; ou « bête de S. Jean ». Au demeurant, le peuple considère la coccinelle comme un peu sorcière. Qui la trouvera ce jour, sera exempt du mal de tête et du mal de dents pendant douze mois.

 On appelle « mouche de S. Jean », le ver luisant (luciole)Les vers luisants capturés cette nuit portent bonheur.

 Ce jour, il ne faut pas laisser couver les poules

 Comme S. Jean est représenté souvent dans l'iconographie chrétienne vêtu d'une peau de mouton, le peuple le croit berger. C'est le meilleur jour pour tondre les brebis.

 Les chats nés postérieurement au 24 juin, sont chétifs et frileux, c'est pourquoi l'on dit d'un homme qui possède ces deux défauts : «C'est un chat d'après la S. Jean ».

 Les oiseaux nés après la S. Jean ne seront jamais que de mauvais chanteurs (Marche).

 On dit que S. Jean était « crolé corne on mouton » (bouclé comme un mouton) ; et on le prie pour obtenir une chevelure bouclant naturellement. - C'est ce jour que, pour la première fois, on coupe les cheveux des petits enfants parce qu'ils recroîtront bouclés. (Namur).

 Eau de la S. Jean

A midi, ce jour, l'eau est bénite par le feu de midi, comme elle l'est, à la Noël, par l'étoile de minuit

Nous remarquerons aussi que les Arabes du bord de la mer pratiquent encore les baignades solsticiales.

A midi sonnant aux carillons de nos clochers, les mères plongent leurs enfants dans la rivière. D'autres y puisent de l'eau. Qui la boira, sera préservé de la noyade pendant un an. A Ougrée (Liége), avant la baignade, les hommes plongent dans le fleuve une petite statuette de S.Jean. - A Namur, on croit que qui se lave les yeux avec l'eau de midi sera préservé de la cécité. Toutefois, il est dangereux de s'approcher de la rivière, car : «S. Jean ne s'en va jamais sans poisson », c'est-à-dire sans noyé. Le noyé qui porte le prénom de Jean-Baptiste, ne coulera pas à pic, mais flottera entre deux eaux.

Les trésors enfouis remontent à la surface du sol pendant cette nuit, mais quiconque les chercherait ne pourrait les découvrir. Il faut les trouver par hasard. Ils rentrent en terre, pour un an, dès l'aurore.

S'il pleut sur les feux de joie, les noisettes seront piquées des vers.

S'il n'y a pas de soleil, il y aura disette de fruit.

 

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8 mai 2013

Chapitres généraux de l'ordre de St. Benoit

Les chapitres généraux de l’ordre de St Benoit dans la province de Cologne-Trèves

URSMER BERLIERE – dans Bulletin de la commission royale d’histoire – 5e série – tome X – 1900

extraits

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L'abbaye de Saint-Jacques jouissait d'une excellente réputation : elle fut, dans la première moitié du XVe siècle, un foyer de réforme pour les abbayes de Saint-Laurent, de Florennes, et plus tard pour celles de Stavelot, de Gembloux, de Saint-Paul d'Utrecht; c'est aussi à Liége que l'abbé de Sainl-Mathias de Trèves demanda les moines nécessaires pour restaurer son abbaye et rédiger ses constitutions, qui servirent plus tard de base à celles de la célèbre congrégation de Bursfeld

Il fallut un nouvel ordre du Concile de Bàle pour rappeler aux abbés l'obligation de reprendre le cours ordinaire de leurs chapitres. Dès le 4 juillet 1434, le Concile nomma Jean de Rode, abbé de Saint-Mathias de Trèves, visiteur général de tous les monastères bénédictins de la province de Cologne-Trèves avec pouvoir de réformer.

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Le 12 février de l'année suivante,(1437) le Concile chargea les abbés de Saint-Mathias de Trèves, de Saint-Martin de Cologne, d'Hornbach et de Saint-Jacques de Liége, de convoquer le chapitre provincial à Saint-Pantaléon de Cologne pour le 21 avril 1453. Ils'y tint effectivement et l’on y décida que la prochaine réunion aurait lieu en 1440, à l'abbaye de Saint-Jacques, mais l'abbé de ce monastére, Roger de Bloemendael, bien qu'il fut partisan des mesures décrétées par le chapitre, ne crut pas pouvoir accepter la décision du chapitre sans avoir pris conseil de l'évèque de Liège.

 Berlière, Documents inédits.  L'abbé de Saint-Laurent de Liége, qui partageait la manière de voir de l'évêque, avait refusé de se rendre au chapitre, mais un religieux, D. Jean de Lairdieu, du consentement de dixde ses confrères, s'y rendit malgré la défense de. l'abbé. Celui-cidut envoyer son prieur pour y prendre sa défense personnelle, mais il fut condamné par l'abbé de Saint-Mathiias et obligé de lever toutes les peines portées contre D. Jean de Lairdieu, Jusqu'à l'arrivée des visiteurs nommés par le chapitre

Celui-ci, qui avait embrassé le parti d'Eugène IV, refusa d'accueillir les visiteurs étrangers nommés par le Concile et empècha les abbés liégeois de prendre part aux chapitres provinciaux. Il n'en fut pas de même dans les diocèses de Trèves, de Cologne et de Metz, où les évêques favorisaient les efforts du chapitre provincial et du Concile de Bàle.

Mis dans l'impossibilité de se réunir à Liége, les abbés de la province tinrent, en 1440, leur chapitre à Saint-Maximin de Trèves.

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 En 1451 et 1452 le cardinal Nicolas de Cuse, qui avait reçu de Nicolas V la mission de travailler à la réforme des églises et des monastères pendant sa légation en Allemagne, vint prêter son concours le plus actif à l'oeuvre commencée par le Concile de Bâle et poursuivie avec ardeur par l'abbé de Saint-Mathias de Trèves. On peut suivre son action en Hollande dans les monastères d'Utrecht, de Rijnsburg et d'Egmond, en Belgique à l'abbaye de Saint-Trond dont il fit la visite canonique, et pour laquelle il composa des statuts qu'il adressa de Liège le 16 octobre 1451.

Le texte deces statuts, qui se trouve dans le Codex 288 de la bibliothèque de l'Université de Liège, a été publié dans la Revue bénédictine, 1897, pp. 378-380.

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Celle de mai 1474 se tint à Saint-Pantaléon de Cologne sous la présidence des abbés Adam de Saint-Martin, Henri de Liesborn, Ulric de Saint-Avold, Jacques d'Oostbroek. On y désigna comme visiteurs pour le diocèse de Liége, les abbés de Saint-Martin de Cologne et de Brauweiler; toutefois Stavelot, Saint-Hubert et Brogne pouvaient ètre visités par l'abbé de Saint-Jacques de Liège ; Saint Jacques, Saint-Laurent de Liége et Gembloux par celui de Florennes; Saint-Trond, Waulsort et Vlierbeek par celui de Saint-Laurent de Liége; Florennes par celui de Stavelot. Les abbés du diocèse de Liége ne parurent point à ce chapitre, de même qu'ils s'étaient tous abstenus de se rendre au précédent; de ce chef ils avaient été condamnés à payer une somme double de la taxe ordinaire, suivant les dispositions de la bulle de Benoît Xll. Les abbés en référèrent à l'évêque, qui avait été mis au courant de l'affaire par l'abbé de Saint-Martin de Cologne. Louis de Bourbon les convoqua à Liége pour le 18 avril. Tous se rendirent à cet appel, sauf l'abbé de Vlierbeek, et prirent leur repas à l'abbaye de Saint-Laurent. On y discuta la conduite à tenir vis-à-vis des autorités du chapitre provincial. La majeure partie des abbés se déclarait prête à subir la visite et la correction de l'évêque de Liége. Ceux de Saint-Laurent et de Florennes ne voyaient aucun inconvénient à envoyer des représentants au chapitre provincial et à payer leur quote-part dans les contributions ordinaires; quant à la question de la visite canonique, ils voulaient l'examiner plus à fond. Le chapitre provincial fut avisé de cette décision, et l'évêque prit des mesures pour faire entreprendre la visite des monastères de son diocèse en commençant par les abbayes de Saint-Jacques et de Saint-Laurent. Les présidents du chapitre de Cologne-Trèves durent patienter, mais ils ne perdirent pas de vue cette affaire.

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La réunion, de 1480 (23-29 avril) se tint à Saint-Martin de Cologne. Cette fois on décida d'en finir avec la résistance des abbés liégeois ou de vaincre l'opposition de l'évèque diocésain. Les abbés Jean de Laach, président, et Adam Meier de Saint-Martin, procureur du chapitre, entrèrent en négociation avec l'abbé de Saint-Jacques, délégué des abbés liégeois. On stipula que ceux-ci seraient à l'avenir représentés aux chapitres provinciaux, mais seraient délégués pour la visite des monastères de leur pays. On leur promettait de ne jamais rien tenter pour les soumettre à l'union de Bursfeld et de les traiter avec égard en ce qui concernait les peines et les amendes encourues par eux. Cet accord signé à Cologne le 5 mai 1481 devait être ratifié par le prochain chapitre.

Il le fut effectivement, et, au chapitre tenu le 28 avril1482 à Saint-Mathias de Trèves, l'abbé dé Saint-Jacques comparut personnellement et comme procureur des abbés de Stavelot, de Saint-Hubert et de Saint-Trond ; l'abbé de Saint-Laurent envoya un de ses religieux, Amelius; l'abbé de Florennes comparut personnellement et comme procureur des abbés de Brogne et de Waulsort. Celui de Gembloux, Jean de Carrières, qui avait essayé de se soustraire à l'autorité du chapitre provincial, fuit frappé d'une sentence d'excommunication, qui fut lancée par l'abbé de Saint-Martin de Cologne et affichée à la porte du monastère de Saint-Jacques de Liège le 10 juin 1482

.../...

A partir de cette époque,(1491) les documents se font plus rares sur les chapitres provinciaux de Cologne-Trèves; nous n'en trouvons plus guère que des mentions. Ils se tinrent en 1492 à Saint-Pantaléon de Cologne, sous la présidence de l'abbé de St-Martin, en 1494, en 1497 à Saint-Maximin, en 1499, en 1502 à Trèves, où l'abbé Servais Moens de Saint-Jacques de Liège fit le sermon réglementaire, en 1504 à Cologne, en 1509. Il parait même que pendant un certain temps le chapitre aurait été tenu annuellement. Nous voyons mentionner des réunions à Cologne en 1517 , à Saint-Martin de Cologne en 1518, à Saint-Mathias de Trèves en 1519, en 1520 à Saint-Mathias de Trèves où l'on institua des visiteurs pour le diocèse de Liège, en 1522 à Saint-Pantaléon de Cologne, en 1524 à Laach, en 1526 à Saint-Pantaléon, en 1533 à Laach. C'est la dernière mention que nous ayons rencontrée. Les troubles de la réforme protestante et surtout le fonctionnement régulier des chapitres annuels de la congrégation de Bursfeld, à laquelle étaient rattachés un bon nombre de monastères des provinces de Cologne et de Trèves, furent cause de l'interruption des chapitres provinciaux, lesquels d'ailleurs avaient déjà perdu une grande partie de leur ancienne influence ou de leur raison d'être. Les monastères liégeois s'étaient réformés peu à peu sous l'influence de celui de Saint-Jacques de Liège; restaurée par des moines de Saint-Jacques, l'abbaye de Florennes put à son tour donner des réformateurs à Saint-Gérard et à Hasnon. C'est de Saint-Jacques que partirent les réformateurs de Stavelot, de Gembloux, de Vlierbeek qui s'affilièrent plus tard à Bursfeld, de même que Saint-Trond réformé par Gembloux, de Saint-Laurent et de Saint-Hubert. Si les monastères liégeois n'arrivèrent pas à constituer une congrégation autonome, comme ils en avaient conçu le plan en 1572, la faute en fut à l'évèque de Liège, qui voulait garder tous ses droits de juridiction sur les monastères de son diocèse.

Document en pdf Berliere_Bursfeld

7 mai 2013

Pour le mois de mai...

Toujours extrait du calendrier populaire wallon de Rodolphe de Warsage

1 mai - FETE DE LA GARNISON DE LA BASTILLE Ste WALBURGE, a LIÉGÉ

 Autrefois, c'était la fête de la garnison de la Citadelle, que nos tyrans se vantaient d'avoir dressée «comme une menace perpétuelle pour la Cité» et que tant de fois nos valeureux ancêtres rasèrent. La chapelle Ste Balbine, toute proche, était ornée de drapeaux, de fleurs et de sapins verts. Dès l'aurore, la Ville s’éveillait au bruit des fanfares et du tambour, sur la colline. Toute la garnison se mettait sous les armes et la fête s'achevait, à la vesprée, sous les tonnelles discrètes de  « Ma Campagne » si délaissée aujourd'hui ou des guinguettes de « Es Fond Pirète ».

9 MAI : St. GRÉGWÈRE LI PAPE (Grégoire)
Thibaut Visconti fut d'abord archidiacre à Liège avant de devenir pape sous le nom de Grégoire X. C'est peu avant son couronnement qu'il crut pouvoir présenter des observations au prince-évêque Henri de Gueldre, seigneur fort débauché qui venait de violer la fille du boucher Coune de la rue Entre-Deux-Ponts, mais pour toute réponse le prélat lui allongea un furieux coup de pied qui atteignit Thibaut au bas ventre.

19 mai :S. YVES
Yves Hélory, curé de Trédrez et confesseur. († 1303). Patron des agents d'affaires, avocats et avoués. - On conte que ce saint facétieux fort versé dans la controverse et la procédure, ayant obtenu l'autorisation de visiter le paradis, refusa d'en sortir dès qu'il y fut entré. Pour l'en expulser, il eût fallu un huissier, mais malheureusement jamais un huissier ne fut au ciel. - Liège posséda jadis un sanctuaire sous ce vocable, plus connu sous le nom de Chapelle des Clercs, dans la petite rue de ce nom.

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